mes vagabondages ...
jeudi 21 mai 2009
l'art et la manière...
Les parents d'élèves de l'école élémentaire Louis-Aragon de Floirac, en Gironde, n'en reviennent toujours pas. Moi non plus !
Deux enfants, de 6 et 10 ans, soupçonnés d'un vol de vélo, interpellés par 6 policiers à la sortie de l'école ... sans que les parents ou les enseignants soient mis au courant... Vous pouvez en apprendre plus ici ou là.
Michèle Alliot-Marie, la ministre de l'Intérieur, a demandé l'ouverture d'une enquête interne, selon les informations recueillies par Europe 1. Pour Xavier Darcos, le ministre de l'Education, cette affaire relève sans doute d'un excès de zèle. Dans Sud-Ouest, la Direction départementale de la sécurité publique de la Gironde assure que les policiers "ont agi dans un cadre bien défini, validé par le parquet".
Moi je me pose des questions sur la façon de faire... 6 policiers pour 2 enfants de moins de 13 ans... J'imagine que les policiers de cette région ne sont pas surmenés....
Avoir 6 ans, 10 ans et se faire emmener au commissariat, sans un parent...
et pourquoi ne pas aller à leur domicile pour rencontrer les parents, pourquoi ne pas avertir les familles avant l'interpellation, pourquoi ne pas les convoquer ? J'ai du mal à comprendre...
Et depuis ce midi, j'ai comme un sale goût dans la bouche...
Je sais que je ne suis pas la seule, mais ça ne change pas le goût...
Si seulement ce virus qu'on veut nous injecter à tout prix se retournait contre les
manipulateurs...
pour un récapitulatif, c'est ici.
mercredi 13 mai 2009
mercredi 29 avril 2009
service minimum... mais des bergers qui s'amusent...
Une pincée de petites défaillances techniques, une autre de petits soucis indépendants de ma volonté... une louche d'occupations diverses, un bol d'envie de pause aussi... Mélangez le tout, ça vous donne un blog en mode veille...
Rien de très grave.
Je prends 5 minutes pour rafraîchir ma page et vous offrir une vidéo et un peu de lecture.
et si vous avez envie de lecture... c'est sur Cœur d'Hérault...
ou directement
Tripatouiller les statistiques, la sale manie du gouvernement
Un collectif de statisticiens dénonce les manipulations du gouvernement
Les chiffres qui dérangent le ministère de l'Education nationale
Réformer l'école... Par où commencer ?
lundi 13 avril 2009
L'instit', portrait...
L'instit' est un être humain comme vous et moi à part qu'il va manger son goûter dans la cour dès qu'il entend sonner la récré.
N'ayant jamais trouvé la sortie de l'école depuis l'âge de trois ans, l'instit' ne connaît de la vie que les classes surchauffées et décorées de dessins gondolés à la gouache. Il n'a donc qu'une vague idée du monde du dehors et sait à peine qui est Kylie Minogue. Ceci explique pourquoi la plupart des instit's ne sont toujours pas HD ready, votent encore à gauche et sont rigoureusement incapables d'exécuter la moindre figure de Tecktonik.
Autre signe d'indécrottable ringardise, il continue à former les gamins au monde tel qu'il devrait être au lieu d'entraîner nos enfants à la compétition libre et non faussée qui les attend à l'extérieur et au tournant. Pire, au nom de valeurs qui sentent l'ardoise rance, la craie humide et l'éponge moisie, certains s'acharnent à gaspiller l'argent public pour sauver, par la pâte à modeler, les futurs délinquants des maisons de correction ou des charters pour les pays chauds. Je ne dis pas ça pour toucher la prime de délation mais la Caloutte et mon beau-frère font partie du complot.
Au fil des réformes trimestrielles de l'Education Nationale, l'instit' s'est successivement appelé instituteur, professeur des écoles, puis, plus récemment, “enculé de sa race”. Retenons qu'il s'est toujours fait maître.
Sa légendaire paresse, qui lui est si souvent reprochée par les créateurs de richesses et les rentiers du CAC, ne résiste pourtant pas à une étude objective. Des observateurs impartiaux du SNES ont en effet démontré que l'instit' assure à lui tout seul, du haut de son petit bureau en bois, le boulot de 10 flics et de 20 parents divorcés. Sans oublier ses activités annexes d'enseignant, éducateur, animateur, psychologue, entraîneur, assistante sociale, tuteur, infirmière…
S'il est vrai qu'il gagne en un mois ce que touche un footballeur en prenant sa douche, l'instit' se rattrape avec ses vacances scandaleusement longues qui n'ont rien à envier à celles de nos animateurs télé. D'ailleurs, pendant que les productifs se cassent le dos pour se payer des écrans plats et des appareils sans fil, l'instit' tue le temps en lisant tes bouquins en couleurs pastel de l'Ecole des Loisirs, en recomptant ses gommettes, en corrigeant ses cahiers à gros carreaux et en préparant la prochaine classe nature à la campagne (ce qui, au passage, lui fera une semaine de vacances supplémentaire). De toute façon, dès qu'il en a marre de se faire bastonner par les parents d'élèves ou qu'on lui crame sa voiture et son expo sur les rapaces, l'instit' part en dépression carabinée dans une luxueuse maison de repos.
A son retour, bourré de verveine, il est à nouveau capable d'apprendre l'écriture et la poésie à des petits cons décérébrés par Gulli, auprès desquels un type normal ne tient pas plus de dix minutes (avant strangulation).
Signe particulier de l'instit' : il passe sa vie à chercher une rallonge. Il peut s'agir d'une rallonge électrique, pour projeter des diapos sur les volcans (alors que t'as les mêmes sur Nintendo Wii en dolby surround 5.1) ou d'une rallonge budgétaire (pour permettre à Mourad, Titine et Mamadounia de venir à la piscine avec leurs camarades).
On l'aura compris, l'instit' est un chieur qui se plaint toujours alors qu'il ferait mieux de se la fermer puisqu'il n'est même pas cap' de bloquer le tunnel du Mont-Blanc ou de déverser du fumier devant les préfectures.
Quand je pense à ce que mes instit's ont fait de moi, fils de prolo qui ne demandait qu'à travailler à la mine, j'ai des renvois de gratitude. C'est dire s'ils ont réussi leur travail de sape intellectuelle.
retour de vacances...
Retour dans la vie de tous les jours, ou presque... encore quelques jours de vacances... Je mesure ma chance.
Un petit tour s'impose dans ma boîte aux lettres. Parmi tous les messages, au moins une bonne nouvelle. Elle vient du Planning Familial :
Ensemble, nous avons obtenu que l'Etat rétablisse son engagement et sa responsabilité nationale pour l'information, l'éducation à la sexualité pour toutes et tous.
L'Etat s’est engagé à rétablir les crédits sur au moins trois ans permettant le financement de l'ensemble des EICCF.
Très vite, le travail avec les services de l'Etat devrait débuter sur une clarification mais aussi rendre visibles aux yeux de l’opinion, des partenaires sociaux et des décideurs, ces missions d'accueil, d'information, d'éducation à la sexualité et à la vie de couple que réalisent les EICCF sur le terrain.
L'Etat devrait ainsi assurer la promotion de ces missions auprès de l'opinion publique.
Ce travail devra prendre en compte les besoins de la population dans ces domaines pour que les futurs moyens des EICCF soient en adéquation avec ces besoins dés 2010 et 2011
Merci aux plus de 141.000 signataires de la pétition en ligne et sur papier dont la présence à nos cotés a été déterminante.
Nous avons fermé le 13 mars cette pétition lancée le 29 janvier mais l'aide et le soutien de toutes et tous dans la phase qui s'ouvre sont tout aussi déterminants.
Nos associations départementales du
Dommage, il y a aussi ça... Mon correspondant conseille de prendre un calmant avant d'écouter...
pour se faire faire une idée du livre : Le sénat : enquête sur les superprivilégiés de la République
dimanche 12 avril 2009
interlude...
Du bout de la terre, je pense à vous.
PS : je voudrais ajouter que si la température reste modérée (c'est à dire de saison...), le ciel est bleu, bien dégagé et que le soleil brille... J'ai même mangé sur une terrasse à Kemper, samedi midi. Promis, je ramène un peu de soleil dans le sud.
samedi 28 mars 2009
enseignants jamais contents...
Processus de Bologne ou stratégie de Lisbonne, vous connaissez ?
Le processus de Bologne est un engagement pour construire un espace européen de l'enseignement supérieur avant 2010.
L'objectif de la stratégie en question, fixé par le Conseil européen de Lisbonne est de faire de l’Union européenne l’économie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde d'ici à 2010.
Pour en savoir plus, pour comprendre mieux la colère de certains, une conférence en ligne...
C'est un peu long, certes, mais c'est une conférence... instructive, édifiante comme le dit justement MGP. Même si vous êtes un peu au courant, ça vaut le coup de laisser traîner vos oreilles.
Installez-vous devant une tasse de thé, une cafetière, votre pile de repassage en retard... une activité qui laisse à vos neurones, la liberté d'enregistrer les informations...
(Vous pouvez télécharger la version sonore sur Sauvons l'école. )
Lundi 23 mars 2009 à l'Université de Toulouse 2 le Mirail.
Cette conférence à été initiée par l'Assemblée Générale des personnels de Toulouse 2 et était ouverte aux Etudiants, Biatos, Enseignants et Enseignants-Chercheurs.
Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur les relations entre l'Europe, l'ERT, l'OCDE, l'OMC, le processus de Bologne, la stratégie de Lisbonne et la marchandisation de la connaissance à l'échelle européenne et mondiale...
glossaire : LRU, Libertés et Responsabilités des Universités.
vendredi 27 mars 2009
Bien dit....
celui de Gaël, à propos de murs d'églises
et celui de M. Poireau, Benoît Seize
Information locale...
Soirée Archipel du vendredi 27 mars à 19h, autour de "Résister ?"
ARCHIPEL est un projet hybride, qui fait jouer ensemble des couples d'opposés : les amateurs et les professionnels, le politique et la poésie, le forum et le spectacle. Les soirées sont composées de débats, de lectures, de musique, de performances de courtes conférences et d'échanges impromptus ou préparés. Vaste programme ...
Aux « ARCHIPELS » participent des poètes, des artistes, des jeunes, des associations, des journalistes, des chercheurs ... ce n'est pas comme une conférence ou un spectacle auquel on assiste, c'est une soirée où tout le monde doit avoir du talent.
ARCHIPEL dure 2h30, avec un entracte, pendant lequel le public peut se restaurer, faire connaissance et poursuivre la discussion.
La mise en scène, la musique, les séquences préparées alternent avec les moments de débats. Si tout se passe bien, la réflexion s'élève, l'émotion est là.
Chaque Archipel a donc un thème. Le thème de ce vendredi est « Résister ? ».
Ce thème annuel et d'actualité est celui de l'ensemble des programmes de Poésie, en particulier « Poem Express » et « Métropoésie », auxquels participent plusieurs milliers de jeunes élèves, lycéens et collégiens.
La volonté est que ce numéro s'inscrive dans l'actualité des conflits, des débats et des préoccupations actuelles, que ce soit aussi le moment d'une prise de recul.
ARCHIPEL n'est pas un meeting, une réunion politique ou une manifestation. C'est pire : ARCHIPEL est un moment de poésie ... à vivre demain soir au Théâtre de Clermont l'Hérault à compter de 19h
ARCHIPEL : forum, spectacles, débats, échanges sur le thème de Résister
Tarif : 3 euros avec 1 verre offert
pour en savoir encore plus: un clic ici ou ici
Théâtre de Clermont l'Hérault
Allées Salengro
34800 - Clermont l'Hérault
mardi 24 mars 2009
la journée de la jupe...
C'est vrai que le titre ne me donnait pas envie, la bande annonce, je ne l'avais pas vue. J'avais entendu dans la voiture un bout d'émission de radio avec Denis Podalydès qui en parlait... Mais, le soir, en m'installant sur mon canapé et en jouant avec la zapette à la recherche d'un film, je n'y pensais plus.
Zap, zap...
Arrêt sur Arte...
Ah oui, c'est ce film... bof... une prof fragile dans un collège difficile, qui dérape... pas vraiment envie... mais bon, j'arrête de pianoter sur les touches, histoire de voir de quoi il retourne...
Finalement, moi aussi j'ai été prise en otage et je ne regrette pas. Pas du tout. Des moments très forts dans les échanges.
Pas parfait, c'est sûr, mais le film sort en salle demain, si vous pouvez, allez-y. Il vaut le coup.
On en parle beaucoup sur les ondes et sur les blogs, chez CC ...
pour voir des extraits ,
au sujet du film, un édito et des articles sur Riposte Laïque...
mais surtout ce billet d'un prof en campagne...
Second souffle....
C'est plus agréable que l'actualité...
mercredi 18 mars 2009
Dis moi comment tu lis...
On connaissait les amoureux sur les bancs publics, on a aujourd'hui les amoureux au ban public... pour en savoir plus, allez faire un tour chez Gaël ou cliquez sur l'image...
Plutôt corne ou marque-page ?
Marque-page, ou tout ce que j'ai sous la main et qui peut faire office de... photo, carte postale, ticket de caisse, brin d'herbe...
Pas de chewing-gum, même emballé. Je n'en ai jamais sous la main.
As-tu déjà reçu un livre en cadeau ?
Oui, et j'aime autant qu'un bouquet de fleurs...
Lis-tu dans ton bain ?
Je l'ai fait, mais l'eau ne restait jamais chaude assez longtemps. Aujourd'hui, je préfère les douches, difficile de lire sous la douche.
As-tu déjà pensé à écrire un livre ? Jamais. Si seulement j'en étais capable...
Que penses-tu des séries de plusieurs tomes ?
Je préfère avoir tous les tomes sous la main et ne pas attendre...
As-tu un livre culte ?
Pas de favoritisme, pas de chouchous... Pourquoi un seul livre qui fasse référence ? Il y tant de merveilles.
Aimes-tu relire ?
Je relis quand j'ai aimé et puis j'ai la mémoire qui flanche, alors....
Rencontrer ou ne pas rencontrer les auteurs de livres qu'on a aimé ?
Je ne sais pas... j'aime bien garder une part de mystère, d'inconnu. Ou alors, dans une soirée conviviale, pour parler de tout et de rien...
Aimes-tu parler de tes lectures ?
Pas vraiment... Surtout si j'ai aimé. Je peux dire que
j'ai aimé, mais plutôt que d'en parler, je préfère offrir.
Comment choisis-tu tes livres ?
Selon l'humeur du jour... le titre, la quatrième de couverture, quelques lignes lues au hasard, un auteur que j'aime... un avis entendu, à condition que je n'ai pas l'impression de subir un matraquage. Heureusement que j'ai découvert certains livres avant qu'on leur fasse une pub d'enfer. Je n'ai toujours pas lu "Les bienveillantes" ...
Une lecture inavouable ?
Je cherche... Je ne vois pas. La presse poubelle chez le coiffeur ?
Des endroits préférés pour lire?
Partout où je peux m'installer à mon aise, sans être dérangée...
Un livre idéal pour toi serait ?
Celui qui m'emporte.
Lire par-dessus l'épaule ?
J'ai horreur de sentir le regard du lecteur parasite par dessus mon épaule, mais j'aime bien essayer de trouver dans quel livre est plongé le lecteur installé à côté de moi...
Télé, jeux vidéos ou livre ? Plutôt livre, jeux vidéos ja
mais .
Lire et manger ?
J'oublie de manger si je lis, ça refroidit dans mon assiette et c'est dommage. Je mange quand j'ai fini de lire ou je lis quand j'ai fini de manger. Mais si je mange, c'est que je ne suis pas seule à table, donc je ne lis pas. Si je suis seule, je grignote ou je bois un café et ça change la donne.
Lecture en musique, en silence, peu importe ?
Si le livre est ardu, mieux vaut le silence. Mais l'environnement sonore disparaît si le livre me passionne. Pas la peine de mettre un disque donc. C'est comme pour manger, un plaisir à la fois pour mieux en profiter...
Lire un livre électronique ?
Non, j'ai besoin du contact avec le papier, j'ai besoin de pouvoir emporter le livre avec moi.
Le livre vous tombe des mains : aller jusqu'au bout ou pas ?
De fatigue ou d'ennui ? J'abandonne rarement...
S'il tombe trop souvent, je fais une pause et je retente plus tard... où je passe à un autre. Il y en a tant à découvrir.
Questionnaire rempli, il faut
passer la main...
Je désigne Minijupe, Walkingthedog, Mlle Ciguë, Menfin, Bérénice ...
si ça les tente.
météo du 19 mars...
selon la CGT...
La Cgt présente la météo du 19 mars
par a_sociale
à propos de demain, vous pouvez aller lire chez l'écureuil...
si vous ne pouvez pas faire grève, vous pouvez toujours participer à la première "e - grève"
si vous avez envie de savoir ce qu'il en est du traitement des évaluations CM2, c'est ici et là...
de la justice fiscale selon E. Woerth, chez Plume de presse...
de l'après midi du chef de l'état, chez Slovar...
et si vous n'en pouvez plus de lui, si vous aimez signer des pétitions, ou encore et toujours la liste dans la colonne de droite...
je ne sais pas si j'aurais le temps de rajouter des liens dans la journée
courrier du matin...
Ce matin dans mon courrier une lettre ouverte à MAM. Vous avez eu vent de l'incident de la gare Montparnasse ?
Pour rappel: jeudi 5 mars, un voyage scolaire, des collégiens encadrés par des profs, un quai de gare, des manifestants, des forces de l'ordre... lire ici ou ici ou ici
J'avais entendu la réaction de Mme Alliot-Marie sur France inter, plus qu'affligeant, ça m'avait mis de bonne humeur de nouveau...
tout au plus une bousculade, juste une matraque qui entre en contact avec un estomac... et puis irresponsables ces enseignants qui entraînent leurs élèves dans des lieux réputés dangereux pour leur mouvement de foule...
la lettre d'une des enseignantes concernées
« Madame,
Etant une des deux enseignantes dont vous soulignez l’inconscience et l’irresponsabilité, je me sens le devoir de vous répondre, et ce, dans une lettre ouverte.
Laissez moi d’emblée vous dire que la désinvolture et l’inanité des paroles qui vous sont prêtées (vous avez réellement tenu ces propos ahurissants ? ), ont provoqué en moi un kaléidoscope de sentiments et réactions, allant de la consternation au rire moqueur, en passant par la colère.
En ce qui concerne les agressions commises en Gare Montparnasse, ne soyez pas rassurée, Madame, elles ont réellement eu lieu ,ce jeudi 5 mars en Gare Montparnasse, peu après 19 heures.
En témoignent ou en témoigneront les caméras de surveillance de la gare, les policiers en civil , tous les voyageurs massés sur la plate-forme de la gare, en attente du départ des trains, tous les voyageurs du train Paris-Bordeaux qui devait partir à 19h25 et parmi ceux-ci le médecin militaire qui a examiné, secouru et réconforté, durant le voyage, les jeunes adolescents violentés.
Il ne s’est pas agi d’une “bousculade”, comme vous avez la complaisance de l’annoncer (et de le croire ?), mais bien d’un matraquage .
Il s’est agi d’une souricière organisée par “les forces de l’ordre”, pour “réceptionner” le groupe d’étudiants, chassés des voies qu’ils occupaient.
Toutes les issues de la plate-forme de départ ont été bloquées, enserrant ainsi les voyageurs.
Et ce fut la charge.
Une colonne d’hommes, armés de matraques, casqués , boucliers au bras, a traversé au pas de charge, d’un bout à l’autre le hall du départ, bousculant les voyageurs surpris et terrorisés. (La jeune femme dont la poussette a été cassée et qui a sauvé in-extrémis son enfant du piétinement a-telle porté plainte ?). Cette colonne a chargé le groupe de collégiens puisque ceux-ci, obstacles bien involontaires et qui ont tenté de fuir, se trouvaient sur la route de vos forces de l'ordre vers leur “cible” …
Mais tout ceci est écrit dans les rapports établis par la gendarmerie de Tresse, qui devant la gravité des faits, a eu la gentillesse de se déplacer et venir recueillir nos témoignages, au collège, sur ordre du Préfet de Bordeaux, dès le lendemain. Je me souviens avoir confié à l’officier de Gendarmerie qui recueillait ma déposition, mon étonnement et ma révolte : “comment certains de ces représentants de l’ordre ont-ils pu frapper sciemment des adolescents, après que ceux-ci aient clairement dit être des collégiens repartant à Bordeaux ? D’où leur vient ce sentiment d’impunité ? ”
L’officier m’avait reprise gentiment, en soulignant le fait de sa présence et celle de ses collègues, ce vendredi 6 mars au collège.
C’était la garantie, selon lui, d’une détermination en hauts lieux, à diligenter une enquête et rechercher les coupables de ces agressions.
Aujourd’hui votre terme “bousculade” scelle et renouvelle ce sentiment d’impunité qui a animé ces hommes et est le garant de leur brutalité à venir.
Quant au deuxième point de vos propos, nous concernant directement, ma collègue et moi, je vous réponds ce qui va suivre. J’ai pensé, en riant que vous aviez dû être, dans votre jeunesse une piètre enseignante.
Ne pas organiser de sortie pédagogique, au prétexte que votre groupe-classe aurait à fréquenter des lieux aussi dangereux qu’une gare parisienne, n’est pas une attitude très responsable ni très flamboyante !
D’autant que la sortie du train par le toit de la Gare Montparnasse n’a eu lieu qu’une seule fois, ce me semble, et c’était en Octobre 1895, vous n’étiez donc pas encore prof ! De plus, vous conviendrez avec moi, que lorsqu’on habite en province et que l’on se rend à L’Assemblée Nationale, il est assez pratique et économique de prendre un train.
Et, à ma connaissance, il n’existe pas encore d’autre moyen de prendre un train, même au vol, que de se rendre dans une gare. Enfin il me faut rajouter que cette gare, que nous avions traversée le matin à 9heure 30 ne présentait aucun danger, pas plus qu’à18h45, même quand les étudiants braillards sont arrivés sur les escalators.
Elle ne l’est devenue que quand vos forces de police sont entrées en action pour diriger ces jeunes gens …… en direction des voyageurs, et quand la colonne armée a foncé dans la foule, transformant ce hall de gare en terrain d’affrontement .
Il me reste à vous confier mon étonnement devant votre attitude officielle : si peu de compassion pour ces adolescents et ma collègue brutalisés, aucune condamnation pour ces moment de terreur que vos hommes ont répandu parmi les voyageurs !
Il faudra du temps pour cicatriser ces blessures intérieures, d’autant que vos propos qui ne reconnaissent pas la réalité, pire, la nie, sont terribles pour nous.
Je tiens à exprimer la colère et le dédain, que je ressens à l’égard de ceux de vos hommes qui ont brutalisé ma collègue et mes élèves, envers ceux qui donnent l’ordre inique de traverser un hall de gare en chargeant, en pleine foule des voyageurs, un groupe d’étudiants.
La colère et le dédain envers ceux et celles qui les couvrent. »