lundi 3 novembre 2008

La grenouille qui ne savait pas qu'elle était cuite ....

Imaginez une marmite remplie d’eau froide, dans laquelle nage tranquillement une grenouille.

Le feu est allumé sous la marmite. L’eau se chauffe doucement.


Elle est bientôt tiède. La grenouille trouve cela plutôt agréable et continue de nager. La température commence à grimper.

L’eau est chaude.
C’est un peu plus que n’apprécie la grenouille ; ça la fatigue un peu, mais elle ne s’affole pas pour autant.

L’eau est maintenant vraiment chaude. La grenouille commence à trouver cela désagréable,
mais elle est aussi affaiblie, alors elle supporte et ne fait rien.

La température de l’eau va ainsi monter jusqu’au moment où la grenouille va tout simplement finir par cuire et mourir, sans jamais s’être extraite de la marmite.

Plongée dans une marmite à 50°, la grenouille donnerait immédiatement un coup de pattes salutaire et se retrouverait dehors.


Cette expérience montre que lorsqu’un changement
négatif s’effectue de manière suffisamment lente, il échappe à la conscience et ne suscite la plupart du temps pas de réaction, pas d’opposition, pas de révolte.
[ ... ]

Chaque fois qu’un changement est trop faible, trop lent, il faut soit une conscience très aiguisée soit une bonne mémoire pour s’en rendre compte. Il semble que l’une et l’autre soient aujourd’hui chose rare.

Sans conscience, nous devenons moins qu’ humain.

Sans mémoire, nous pourrions passer chaque jour de la clarté à la nuit (et inversement) sans nous en rendre compte, car les changements d’intensité lumineuse sont trop lents pour être perçus par la pupille humaine. C’est la mémoire qui nous fait prendre conscience a posteriori de l’alternance du jour et de la nuit.

Gavée par trop d’informations inutiles, la mémoire s’émousse.

Abrutie par un excès de stimulations sensorielles, la conscience s’endort.


Vous connaissez peut-être déjà cette parabole, qui ne date pas d'aujourd'hui, c'est vrai. Elle mérite qu'on s'y attarde, non?
Il s'agit d'un texte d'Olivier Clerc, pour aller sur son site et lire le texte dans son intégralité clic ici,

Pour les références du livres, clic là.

Pour des commentaires, la procédure habituelle ...



Découvrez Guillaume Ledent!



23 commentaires:

Katchina a dit…

En matière de propagande, ce processus s'appelle "conditionnement".

Tulipe a dit…

conditionnement dans le sens:
Dressage, entraînement, fait de susciter par l'éducation ou la publicité un comportement réflexe, des réactions prévisibles, etc.
et non:
Présentation et préparation d'une marchandise pour le transport, la mise en vente, l'usage ou la conservation.
quoique ...

Anonyme a dit…

Ou alors la destruction à petit feu! Ai-je bien compris cette allusion subliminale, Tulipe ? ;-)

Tulipe a dit…

Je pensais au conditionnement mais le conditionnement n'amène-t-il pas à la destruction?
Cette histoire de grenouille me fait penser à la nouvelle de Franck Pavloff: "Matin Brun".
Vous connaissez?

Anonyme a dit…

Matin brun c'est l'acceptation et la résignation petit à petit, exactement comme pour la grenouille et pour nous en ce moment.
Il est vrai que pour des dirigeants, glisser vers cette absence de réflection de la part de ses citoyens peut être très tentant.
Ainsi, une des mesures sur la réforme du baccalauréat concerne l'histoire qui deviendrait optionnelle! Quel symbole: un pays à qui l'on supprime son Histoire est un pays très facile à manipuler car l'histoire permet tout même la compréhension et l'analyse des événements.
Sans cette possibilité d'analyse on est plus facilement influençable plus apte à accepter des situations de plus en plus intolérables: le privatisation de la poste, la retraite à 70 ans, la suppression du droit de grève, Brice Hortefeux et ses tests ADN...Edvige...

Anonyme a dit…

Qui l'eut cru que la grenouille ne savait qu'elle était cuite !!!

Tulipe a dit…

Si la grenouille se rend compte de la cuisson à petit feu et qu'elle ne réagit pas, c'est qu'elle y trouve son compte ... après tout, le masochisme, ça existe!
Une fois qu'elle est cuite, le savoir lui fait une belle cuisse ... plus difficile de réagir.
Il me semble, non?

Anonyme a dit…

En supposant que cet amphibien ait le sang froid, quel régal de goûter enfin à la chaleur, tout doucement, lentement. Une bienfaisante torpeur l'envahit bientôt, mais trop tard, c'est cuit !!!
Tant pis, bof, se dit-elle, très magnanime, je vais régaler les fins gourmets de mes jolies gambettes et petite vengeance quand même, les Anglais auront ainsi un motif de se moquer des goûts culinaires de ces drôles de Français !!
Tiré par les cheveux, je vous l'accorde mais après tout ....
Bonne soirée.

Anonyme a dit…

Libre à vous de préférer le 1er degré, (ou la provocation?) mais le propos de ce petit texte est de faire un parallèle entre la grenouille et nous, dans notre société avec les changements qu'on nous impose subtilement.
Peut-être jouez-vous les candides, je ne sais pas trop ... Dans le doute, ne m'en voulez pas, je précise.
Je cite Olivier Clerc:
... "Chaque fois qu’un changement est trop faible, trop lent, il faut soit une conscience très aiguisée soit une bonne mémoire pour s’en rendre compte. Il semble que l’une et l’autre soient aujourd’hui chose rare.[...]
Gavée par trop d’informations inutiles, la mémoire s’émousse.

Abrutie par un excès de stimulations sensorielles, la conscience s’endort."

Si le lien dans le texte ne fonctionne pas, un clic pseudo devrait le faire.

Anonyme a dit…
Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.
Tulipe a dit…

Pas de problème, je ne suis pas irritée.
Ni par vous Lory, ni par qui que ce soit d'ailleurs. C'est juste que, comme je l'écris dans mon commentaire précédent, je ne savais pas trop quoi penser... Etait-ce provoc, candide, volontairement pour faire rebondir?
Donc dans le doute, j'ai voulu préciser et je vous demandais de pas m'en vouloir pour autant. Raté, on dirait ...
C'est vrai j'aurais pu me contenter de poser la question: "est-ce de l'humour?" Plus bref, plus léger.

J'ai sans doute un peu de mal à saisir les intentions parfois dans les messages, rien ne vaut l'échange direct. Il me manque les intonations, les regards, les mimiques.
J'ai peut-être aussi le défaut de réagir au quart de tour, pourtant j'essaie de réfléchir avant d'écrire, je vous assure!
En résumé, j'ai des progrès à faire. Et je serais désolée, qu'à cause de mes erreurs d'appréciation, vous ne vouliez plus laisser de message, ni même revenir. Sincèrement.

Anonyme a dit…

Aucun souci, gente Dame, soyez sans crainte, pour sûr, je reviendrai !
Bien entendu ce mode d'échange ne remplacera jamais le contact direct, pourtant et soyez rassurée, mes intentions n'étaient pas, loin s'en faut, malveillantes, l'intonation plutôt gentille (je le crois), mon regard chargé de sympatie et les mimiques, je n'en sais fichtrement rien !
Mais J'AFFIRME que le commentaire était tout à fait stupide et je vous saurais infiniment gré de le supprimer. Merci et ... à bientôt !
(faute orthographe énorme dans précédent message - désolée de vous avoir irrité et non er).
Bonne soirée.

Tulipe a dit…

A votre demande Lory, j'efface votre commentaire. (Mais je ne le trouvais pas gênant.)

Anonyme a dit…

Je pense que, souvent, bon nombre de personnes brûlent d'intervenir sans parvenir à trouver le commentaire adéquat. Certaines se risquent malgré tout, timidement, pour démontrer leur intérêt pour l'espace et faire savoir au propriétaire des lieux, que le lecteur est assidu.
Lory l'a fait, c'est super ! Il est très fréquent que l'intonation soit mal perçue, d'où l'intérêt d'utiliser les smileys.
A bientôt Lorie !

Anonyme a dit…

Lory l'a fait, mais ce n'est pas super !

Tulipe a dit…

bien sûr que si.
Oser ne peut pas être négatif. Même si, après coup, on n'est pas toujours content de soi, qu'on s'est trouvé pataud, maladroit, confus ... ce n'est pas bien grave.

Je visite un tas de blogs que je trouve très riches, sur lesquels, malgré mon envie, j'hésite à laisser un mot. D'ailleurs, la plupart du temps, je repars sur la pointe des pieds!
Par peur de déranger la belle harmonie, de ne pas être à la hauteur, de ne pas trouver les bons mots? J'aimerais savoir, pouvoir oser plus souvent.

Anonyme a dit…

Il en est de même pour moi, Tulipe !
Mais je pense qu'il faut rester soi-même, et oser malgré tout... on ne pourra jamais plaire à tout le monde, et c'est certainement mieux ainsi.

La cigale roumégaïre a dit…

Et bien moi, je n'ai pas trouvé le commentaire de Lory si stupide que cela et comme elle je me demande parfois si la grenouille n'aprécie pas d'être cuite, "advienne que pourra?"

Tulipe a dit…

Personne, je pense, n'a trouvé le commentaire stupide, Cigale.
Je ne suis pas sûre que la grenouille apprécie vraiment. Elle ne se rend compte de rien, ou trop tard. Elle se laisse envahir par une torpeur anesthésiante.
Mais je ne lui jette pas forcément la pierre. C'est malgré elle.
Tout me semble fait pour encourager l'individualisme.

Anonyme a dit…

J'ai beaucoup aimé le commentaire de Lory et partage tout à fait l'appréciation de La Cigale.
Je pense qu'il faut lire entre les lignes ; elles sont pleines de sous entendus et de fines allusions dont je suis friand.
Bref, je me suis régalé et ne comprends pas que Lory soit confuse.
Peut être est elle en quête de compliments !!!

Katchina a dit…

La communication écrite est semée de redoutables embûches. Dans l'interprétation du message, la personnalité ou l'humeur du lecteur, l'emportent souvent sur celles de l'auteur. En faire le support de propos au second degré, relève ainsi de la voltige sans filet.
D'où l'intérêt du bon usage d'une paire de moufles, accessoire indispensable au blogueur assidu.
;-)

Tulipe a dit…

oh oui, l'importance de l'humeur du lecteur ...
Et en ce moment, mon humeur, je le reconnais, laisse à désirer! Dans le sens où j'ai l'impression de naviguer à vue dans un tunnel très sombre sans apercevoir le moindre éclat de lumière.
Je suis un peu à fleur de peau, alors pardon si je ne vous comprends pas au premier jet.
A force d'échanges, on finit par mieux se connaître et mieux se comprendre.

Katchina a dit…

Compréhension qui permet, parfois, d'accéder au second degré sans trop de risques, n'est-il pas ?