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vendredi 5 décembre 2008

"Lire, écrire, compter d'accord .... mais raisonner aussi ... c'est pas interdit ... " G. Charpack

" [...] Je ne sais pas, mais quelque part, pour ma part, 300 ou 3000 en moins, si on se met à jour sur les fondamentaux, cela ne me dérangera pas....bien au contraire ! Désolé Tulipe..." Christophe

Je ne sais pas si tu passes de temps en temps faire un peu de lecture chez moi, Christophe, mais j'avais envie de donner suite à ce commentaire, paru chez Macao.
Pour toi mais aussi pour tous ceux que ça ne dérange pas vraiment et qui sont très nombreux... peut-être parce qu'ils ne sont pas bien informés? parce que extérieurs au métier ils n'en mesurent pas vraiment la portée? parce que la communication officielle est si pernicieuse?

Je copie-colle une lettre ouverte... que Christophe et d'autres liront peut-être... parue sur ce blog.

Monsieur le Ministre,
Beaucoup d’effets d’annonce et de désinformation ... malheureusement beaucoup moins de dialogue et de concertation concernant toutes vos mesures.
Nous souhaiterions (enfin!) élever le débat et avoir (au moins une fois!) des éléments de réponses face à nos inquiétudes.

- La suppression du samedi matin Permettre aux familles de se retrouver, alléger le nombre d'heures de cours des enfants français ... après tout pourquoi pas?

MAIS
2h en moins de cours par semaine cela représente 6 mois sur une scolarité.
On rallonge les journées des enfants en difficulté (n’est-ce pas une contradiction?!?)
Quelle organisation pour TOUS? (des cours pour tous le mercredi matin? commencer plus tôt? plus tard?) Aucune solution n'est apportée, c'est au conseil des maîtres de chaque école de décider, donc plusieurs organisations sont possibles sur une même commune ...
Quid du rythme biologique de l’enfant ? S’en préoccupe-t-on encore ?
Supprimer les samedis matins, notamment en ZEP, est-ce très judicieux quand on sait que certains enfants sont livrés à eux-mêmes ?

- Le "soutien" scolaire Un soutien scolaire gratuit pour les enfants en difficulté, c'est séduisant.

MAIS
On stigmatise les enfants en difficulté qui sont obligés de rester le soir, revenir pendant les vacances …
De plus, rallonger leurs journées (parfois 7heures!) et raccourcir leurs vacances, est-ce vraiment leur donner de meilleures chances de réussite?
En outre, on confond souvent "difficulté ponctuelle" (sur une notion) et "enfants en difficulté" qui auraient besoin d'être pris en charge (sur le temps scolaire!) par des maîtres spécialisés (membres du RASED ... en voie de disparition!).
Les heures supplémentaires attribuées correspondraient à la création de 550 postes (qui auraient pu être affectés aux RASED incomplets ... il est faux de dire que l'on manque de candidats, de nombreuses demandes de formation ont été refusées!)
Il est également faux de faire croire que l'on peut résoudre en 5x3heures pendant les vacances ce que l'on n'a pas réussi pendant toute une année scolaire

- Les nouveaux programmes Se recentrer sur les fondamentaux (lire-écrire-compter) et lutter contre l'échec scolaire, oui ...

MAIS
Des programmes plus chargés avec moins d'heures de cours ... est-ce cohérent?
Il y a maintenant un fort déséquilibre entre les maths/français et les autres matières. C’est nier l’apport des autres savoirs et de la transversalité entre les disciplines (par exemple faire de la lecture et des maths en sciences etc.), notion qui a disparu dans ces nouveaux programmes.
Se baser sur une conception mécaniste des apprentissages (leçon+exercice), c'est renier toutes les avancées pédagogiques : pour preuve,
Monsieur le ministre, vous même ayant reçu un tel enseignement, n'êtes pas capable,
lors d'une émission télé de "réciter" votre règle de 3 pour trouver le prix d'un stylo (connaissant le prix de plusieurs)! Cela fait sourire mais au fond cela illustre parfaitement les limites d'une telle approche ...

Apprendre oui mais comprendre et raisonner ce n'est pas interdit, pour tout dire c’est sans doute même mieux!

On nous rabâche que le nombre d'enfants en difficulté au collège est beaucoup plus élevé qu'avant ... certes, mais il y a 30 ans, beaucoup moins d'enfants allaient au collège et depuis la société a également évolué, ce qui explique peut être cela ...
Par ailleurs, on rajoute même que certains enfants au collège « ne savent pas lire » … ce qu’il faut interpréter par « ne comprennent pas ce qu’ils lisent ». Est-ce alors pertinent de réduire la place occupée par la littérature de jeunesse dans les programmes et de promouvoir
des méthodes de lecture ne laissant que peu de place à la compréhension ?

L'instruction civique et morale laisse également perplexe quand on constate que les notions de vivre ensemble, de débat citoyen, d'esprit critique ont disparu, remplacées par l'enseignement de la morale à partir de maximes et d'adages. Hélas, connaître des règles ne suffit pas à les appliquer ... Bien sûr cela fonctionnait il y a quelques décennies, mais à cette époque le châtiment corporel était malheureusement courant et n'y était pas étranger!

La production écrite redevient de la rédaction, la poésie de la récitation et les arts plastiques se cantonnent au dessin et à l'histoire de l'art ... où est donc passée la créativité ?

L'Education Physique et Sportive devient du sport ... subtile nuance, mais tout de même cela fait passer la performance avant le développement moteur de l'enfant!

Vous annoncez des remontées positives suite à la parution de ces programmes ... étonnant lorsque l'on lit la note de synthèse départementale de la Loire Atlantique, que l'on sait que le Conseil Supérieur de l'Education a donné un avis défavorable (à ne pas confondre avec le Haut Conseil de l'Education!) et que les critiques sont si nombreuses!

Enfin, on ne sait toujours pas qui les a rédigés (!) tout en sachant qu’aucun bilan des précédents n’a été réalisé (vous nous dites qu’on sacrifie des générations d’enfants pendant ce temps … est-ce vraiment une réponse objective, honnête et acceptable ?)

- Les suppressions de postes On ne ferait pas mieux avec plus d’enseignants

MAIS
Peut-on faire mieux avec moins ?
On supprime des postes qui ne se voient pas : liaison école–musée, maîtres animateurs sciences, remplaçants, membres du RASED … [...]

La moyenne d’élèves par classe est effectuée en comptabilisant TOUS les enseignants (c'est-à-dire par exemple à la fois un enseignant en congé maladie et son remplaçant) ce qui aboutit à des chiffres quelque peu erronés

[...]

Il est temps qu'un vrai dialogue s'installe pour l'avenir de l'école ... réformer oui (bien sûr!) mais pas n'importe comment ni à n'importe quel prix ...

N.B. Les liens revoient à d'autres articles de ce blog: retrait.mesures.darcos

Vous pouvez lire aussi, le rapport de Monsieur Achddou pour la Loire Atlantique, en voici la conclusion :
"En conclusion, le sentiment profond qui émerge à la lecture de l’ensemble des synthèses est souligné par un Inspecteur : « à vouloir tout contrôler, tout surveiller, tout cadrer… on veut construire une école… où le formatage prime sur le développement de la personne et de son intelligence ."


Conseil Supérieur de l'Education versus Haut Conseil de l'Education
Le premier est constitué de : représentants des enseignants, des enseignants-chercheurs, des autres personnels, des parents d’élèves, des étudiants, des élèves des lycées, des collectivités territoriales, des associations périscolaires et familiales, des grands intérêts éducatifs, économiques, sociaux et culturels. Les membres, selon leur qualité, sont élus parmi leurs pairs ou désignés par leurs organisations.

Le second est composé de neuf membres désignés pour six ans. Trois de ses membres sont désignés par le Président de la République, deux par le président de l'Assemblée nationale, deux par le président du Sénat et deux par le président du Conseil économique et social en dehors des membres de ces assemblées. Le président du haut conseil est désigné par le Président de la République parmi ses membres.

Pour la petite histoire, seul le second a émis un avis favorable sur les nouveaux programmes ... à méditer ...

et pour finir, G Charpack à écouter
ici

jeudi 4 décembre 2008

Le Président de la République disait...

Merci, M. Frackowiack de me rappeler ce que Nicolas Sarkosy écrivait dans sa lettre aux éducateurs (comprendre les instituteurs) en septembre 2007.

J'avais oublié! A mon avis, lui aussi...


Nicolas Sarkozy écrivait dans sa lettre aux éducateurs de septembre
2007:

* Page 6: " Il serait vain de chercher à ressusciter un âge d'or de l'éducation, de la culture, du savoir qui n'a jamais existé. Chaque époque suscite des attentes qui lui sont propres."

* Page 7: " Nous ne referons pas l'école de la 3ème République, ni celle de nos parents, ni même la nôtre. Ce qui nous incombe, c'est de relever le défi de l'économie de la connaissance et de la révolution de l'information. Ce que nous devons faire, c'est poser les principes de l'éducation du 21ème siècle qui ne peuvent pas se satisfaire des principes d'hier et pas davantage de ceux d'avant-hier. "

Mais pourquoi diable n'écoute-t-on pas le Président de la République?

Nous sommes dans une situation étonnante, curieuse et dramatique. En suivant les avis des ultra conservateurs de tous bords, en reprenant sans même les reformuler les propositions des groupuscules ultra réactionnaires, intégristes du mythe de l'âge d'or, en manipulant l'opinion publique, on prend une responsabilité considérable:

* on sait que ce n'est pas en reprenant les pratiques d'avant-hier que l'on réussira.

* on sait que le soutien et la remise à niveau ne sont que plâtre sur jambe de bois si les pratiques en classe durant le temps scolaire n'évoluent pas. Leur seule fonction est de donner bonne conscience aux décideurs (" on aura vraiment tout fait pour eux, les enfants en difficulté. S'ils ne réussissent pas, c'est vraiment que... ")

* on sait que les citoyens sont terriblement sous-informés sur les problèmes fondamentaux de l'école et donc qu'ils sont prêts à revendiquer le retour à un système ancien même quand ils en ont eux-mêmes été victimes, et que ce n'est pas en les maintenant dans cette situation que l'on pourra construire la société de la connaissance que tout le monde évoque sans jamais expliquer comment on peut la construire

* on sait que les savoirs de l'humanité s'accroissent chaque jour de manière exponentielle et posent le problème des rapports entre savoirs scolaires, savoirs savants, savoirs sociaux et que la question des programmes ne peut se réduire à un retour aux programmes passéistes annoncés

* on sait que les enjeux du futur exigent toujours plus d'intelligence, d'imagination, de capacité à exercer ses responsabilités et moins de " mécanique "

extrait d'un article de P. Frackowiak in le Café pédagogique

à lire, pour compléter l'analyse du café pédagogique sur les nouveaux programmes

mercredi 26 novembre 2008

Pourquoi tant de haine?

Les lettres de désobéissance, de résistance des enseignants fleurissent.
J'aime beaucoup celle-ci: "L'Insoumis" à la manière de Boris Vian, la Cigale à mon avis, appréciera...

D'autres plus classiques en cliquant ici et là, si vous n'en lisez qu'une, je vous suggère celle d'une psychologue scolaire. (clic)

Je trouve que ces lettres sont un bon moyen d'attirer l'attention, de communiquer. Je trouve qu'il est essentiel parfois de ne pas obéir.
Tout le monde ne partage pas cet avis, soit. Mais ce
commentaire lu à la suite d'une de ces lettres m'a atterrée... pure provoc? affabulation?

turbide roger le 19/11/2008 à 12:56:46
je suis cardiologue, je n'ai aucun respect pour les enseignants, issu d'un milieu hyper enseignant, père, mère cousin oncle tante parrain marraine, femme, copines, + de 25 au total, votre idée d'égalité est une chimère, elle est bête et puérile, à un certain âge il vous faut sortir de l'adolescence. Vous enseignants, vous EN, vous ministres et autres incapables vos résultats sont NULS. contrairement au martélement syndicats-médias-enseignants vous etes TOUS des nuls et vous étes très haîs par ceux qui ont autres choses que de la guimauve de le cerveau. vos luttes sont déassées, iniques et infantiles. Roger Turbide Cardiologue/Médecin du sport plus 11 diplômes de médecine, un DEUG d'histoire et sociologie et une maitrise d'Anglais, soit une formation autre que les bas de caisse des enseignants.

la lettre en question et plus de commentaires c'est ici.

samedi 15 novembre 2008

Au risque de paraître un peu lourde ...

Juste pour essayer d'expliquer mieux, pour ceux qui n'auraient pas oser poser de questions ...

A l'école, comme dans la vie, il y a des hauts et des bas. C'est pour ça que les Rased existent.


Le travail des enseignants spécialisés du RASED, c'est d’aider les élèves. Il est constitué d’un maître E, chargé de l’aide pédagogique, d’un maître G, chargé de l’aide rééducative et d’un psychologue scolaire.

Avec le maître E, on travaille en petits groupes , quand c’est trop dur, quand ça va trop vite, quand on mélange tout… bref, quand on ne sait pas comment faire pour lire, écrire, calculer, etc…

Avec le maître E, l’élève apprend à réfléchir, à se souvenir, à savoir faire.


Lorsqu’un enfant n’arrive pas à travailler, parce qu’il est débordé par ses émotions, parce qu’il a des difficultés à être avec les autres, parce qu’il n’a pas envie d’apprendre, parce qu’il a trop de soucis ou de pensées dans sa tête, parce qu’il se sent malheureux en classe ou à l’école, il va avec le maître G (ou rééducateur).

En dessinant, en jouant, en construisant, en créant,

l’enfant arrive à se libérer de ce qui l’empêche d’apprendre.

Le psychologue scolaire fait le lien entre l’enfant, la famille, l’école et les structures extérieures et favorise la communication entre tous.

Il utilise des tests, des dessins et la parole de l’enfant pour mieux comprendre sa difficulté et les raisons qui l’empêchent d’apprendre et de se sentir bien à l’école.

Il aide à l’orientation.

Ceci afin de trouver la solution la mieux adaptée.

Les 2h de soutien scolaire, prévues par les nouvelles directives ministérielles sont organisées par les enseignants des classes, hors temps scolaire.
Cet accompagnement individualisé s’adresse aux élèves ayant des difficultés ponctuelles sur certaines notions du programme.

Le travail du RASED n’est pas du soutien. Il s’adresse à l’élève ayant des difficultés globales et persistantes.

Merci au Rased de Baillargues pour leur site ...

Et si vous voulez en savoir plus, n'hésitez pas à déposer vos questions.




Découvrez Dave Brubeck!

Il connait le sujet ....

Ce n'est pas un scoop. J'ai un peu de retard dans mon planning, mais je m'étais promis de mettre en ligne cette vidéo et ces articles.
Alors, si ça vous dit, vous pouvez cliquer sur les différents liens.

Je vous propose de lire l’argumentaire officiel pour justifier la suppression des RASED, c'est ici
et bien sûr, une réponse reprenant point par point l'argumentaire en question , c'est ici.

ou encore, deux lettres que j'aime bien lire pour me remonter le moral : désobéissance et soutien


vendredi 31 octobre 2008

témoignage

Un texte de Claudine Ourghanlian


La suppression des réseaux d’aides spécialisées est programmée : dans les 3 ans à venir, tous les maîtres E et G dispensant une aide aux élèves et aux enseignants en difficulté seront retournés en classe ordinaire ou se seront reconvertis dans une option préservée (celles du sensible collège et celles du handicap).

Ce sont 9000 enseignants qui ne sont pas “licenciés” mais sommés de revenir en arrière, eux qui avaient fait le choix de se spécialiser, c’est-à-dire de lâcher le connu, de se remettre en cause, de changer de repères pour s’investir.

Ils ne perdent pas leur emploi, mais ils perdent de fait leur “travail” auprès des élèves, auprès des enseignants et sur eux-mêmes. Leur “valeur” professionnelle est niée. Si leur indemnité devrait être maintenue (une misère) et si l’on prétend leur accorder un rôle de “personne-ressource”, le choix de mettre fin aux formations E et G montre bien qu’il ne s’agit pas d’une reconnaissance de valeur mais d’une aumône.

Ces enseignants sont de simples objets, entièrement soumis à la loi du marché et dont il est possible de se débarrasser sous prétexte qu’ils sont devenus encombrants dans une politique de restriction. C’est donc aussi leur statut de sujet qui est mis en cause, c’est dans leur subjectivité qu’ils sont attaqués. Ne doutons pas du coup porté à leur estime de soi et à leur investissement, de l’épuisement de leur capacité à recommencer, à trouver l’énergie nécessaire à l’élan. Je pense notamment à tous ceux qui sont actuellement en formation ou qui en sont depuis peu sortis.

Le fonctionnement et les dysfonctionnements des réseaux méritaient sans doute d’être questionnés, au regard des fonctionnements et dysfonctionnements des circonscriptions qui sont peu à avoir réellement intégré le RASED dans leur politique.

Mais a-t-on pris la mesure du rôle que ces réseaux jouaient à contenir les angoisses et les malaises des enseignants, les angoisses et les colères des parents ?

A-t-on une idée de leur énergie à mobiliser l’action et à stimuler la réflexion des équipes d’école en proie à la dépression ?

A-t-on pris la mesure du rôle de rouage, que jouaient ces enseignants spécialisés (les E notamment) et dont les IEN parfois abusaient, dans la compréhension et la mise en œuvre des nouveaux dispositifs (évaluations nationales, socle commun, PPRE, ...) ?

A-t-on suffisamment évalué le rôle qu’ils jouaient dans le dépistage des situations de handicap, leur rôle d’interpellation des équipes d’école, et de premier accompagnement de celles-ci comme des familles ?

A-t-on simplement essayé de cerner l’influence “à long terme” du rapport à l’école des élèves suivis par le réseau ?

J’ai la faiblesse de penser que le RASED, s’il n’a pas permis la réussite de tous les élèves accompagnés, a évité le décrochage scolaire précoce de bien d’entre eux, leur a permis d’engranger quelques expériences positives relatives à l’école, ce qui leur servira de base pour devenir de jeunes parents investissant l’école pour leurs enfants... mais peut-être suis-je naïve ?

Je vais prendre le risque du pronostic : la suppression des RASED devrait conduire à une augmentation des demandes de reconnaissance de handicap dans les champs des troubles du comportement (par la disparition des maîtres G alors que le secteur pédo-psychiatrique est très insuffisant et par l’augmentation des élèves qui se sentiront lâchés dans un monde scolaire “hors de leur portée”) et dans celui des troubles du langage (par la disparition des maîtres E qui contribuaient fortement à l’apprentissage du lire-écrire des élèves les plus fragiles). Ce sont les deux domaines qui voient déjà le plus fort taux de “dossiers” n’aboutissant pas à une reconnaissance de handicap et qui posent le plus de problèmes, d’encombrement et de conscience, aux MDPH. L’augmentation devrait également toucher les départs en SEGPA alors que l’on observait un ralentissement ces dernières années.

Et je n’ose même pas parler du climat dans les écoles... Comment peut-on vouloir cacher que, si les réseaux n’ont pas atteint tous les résultats escomptés, c’est d’abord et avant tout parce que les enseignants des classes se sentent démunis face à la difficulté et que l’on retombe toujours dans un système de renvoi de celle-ci vers le spécialiste au lieu d’avoir une co-responsabilité et une réelle co-élaboration ? Imagine-t-on vraiment qu’en supprimant ces “spécialistes” et en obligeant les enseignants des classes à répondre eux-mêmes aux besoins des élèves en difficulté, ils vont d’un coup se sentir “compétents” face à toute situation ?

En faisant ce pronostic, je n’ai pas le sentiment de jouer à l’oiseau de mauvais augure. Des oiseaux assez noirs se penchent ces derniers temps sur les jeunes années de nos enfants, de nos élèves qui ne sont, somme toute, que des gouffres financiers.

Mais que penser d’une nation qui ne parie pas sur sa jeunesse ? Que dire d’une République qui abandonne son école ?

Claudine Ourghanlian
Un texte de Claudine Ourghanlian
ancienne maîtresse E en RASED et CLIS TSL,
ancienne conseillère pédagogique ASH,
actuellement en reconversion D et de retour en classe : une prémonition face aux dérives ?


Découvrez Idir!



Action parisienne ...

Rassemblement à Paris, mardi 4 novembre ... dommage, rien de prévu en province .

Trois associations de défense d'enseignants spécialistes de la difficulté scolaire en primaire (Rased) et une intersyndicale appellent à un rassemblement mardi à Paris devant l'Assemblée nationale pour défendre ces postes dont 3.000 seront supprimés en 2009.

Mardi, les députés commencent l'examen du budget de l'enseignement scolaire pour 2009, qui prévoit 13.500 suppressions de postes, dont 3.000 de professeurs intervenant au sein des Réseaux d'aides spécialisées aux élèves en difficulté (Rased).

Au lieu d'intervenir auprès de petits groupes d'élèves, en plus du maître de la classe ordinaire, ces 3.000 enseignants (sur 15.000 au total si on inclut les psychologues scolaires) seront réaffectés, chacun, devant une classe entière.
Trois associations représentant les trois composantes de ces maîtres spécialisés, la Fnaren (rééducateurs, ou "maîtres G"), la Fname (psychopédagogues, ou "maîtres E") et l'Afpen (psychologues) organisent un rassemblement" mardi à partir de 9H30, ont annoncé plusieurs sources syndicales à l'AFP.
Appellent également les syndicats SNUipp-FSU (premier dans les écoles), Se-Unsa, Sgen-CFDT, Ferc-CGT, ont-ils précisé.

"Ce rassemblement va mettre en scène les 3.000 postes des Rased supprimés", écrit la CGT dans un communiqué, demandant "la révision du projet budgétaire".
Dans un communiqué distinct, le SE-Unsa fait savoir qu'il demande, localement, à ses membres d'envoyer une motion ou une lettre à leur député et sénateur.

Un appel demandant le maintien de ces postes avait recueilli un peu plus de 82.000 signatures jeudi.

La pétition

http://sauvons-lecole.over-blog.com

dimanche 26 octobre 2008

Relais d'informations

Evidemment, en ce moment je suis moins focalisée sur Canet que sur l'éducation nationale. Je trouve important de faire circuler l'information, pour que le plus de monde possible puisse savoir, comprendre ...
Donc, ici, un article paru sur le blog "Sauvons l'école"

Elèves en difficulté : les Rased craignent d’être rasés de la classe

In Libération
Xavier Darcos a annoncé la suppression de 3 000 postes de maîtres spécialisés
.
Trois fois par semaine, Amandine, 8 ans, en CE1, quitte sa classe et part travailler quarante-cinq minutes avec un instituteur spécialisé.
A la suite d’une naissance difficile, elle a des problèmes de mémoire. L’enseignant lui fait revoir, avec deux autres élèves, les apprentissages de base, à travers le jeu, le dessin ou simplement le dialogue.
Mais sa mère, Nathalie, est inquiète : «On m’a dit que, l’an prochain, cet instituteur ne serait sans doute plus là. Il faudra alors qu’elle s’inscrive à l’aide individualisée que les instituteurs normaux font désormais.
Dans son école, c’est deux fois par semaine de 11 h 30 à 12 h 30. Une catastrophe : Amandine sera bien trop fatiguée pour pouvoir progresser. En plus, elle aura faim.»
Dans le cadre du budget 2009, le ministre de l’Education Xavier Darcos a annoncé la suppression de 3 000 postes de maîtres spécialisés des Rased (Réseaux d’aides spécialisées aux enfants en difficultés).
Officiellement il s’agit d’«optimiser» les moyens, ces enseignants seraient trop dispersés : intervenant sur plusieurs écoles, ils perdent du temps dans les transports… On va donc les «sédentariser» dans des classes. Les élèves ne vont pas en souffrir, assure le ministère, puisque, depuis la suppression du samedi matin, les professeurs doivent dispenser deux heures de soutien par semaine aux enfants en difficultés.

Stigmatisation
. Faux, rétorquent les syndicats : il s’agit d’une formidable «régression dans le traitement de la difficulté scolaire», dans le seul but de faire des économies. Les enseignants classiques peuvent résoudre des problèmes ponctuels d’élèves bloqués sur un point. Mais ils ne peuvent remplacer les spécialistes des Rased qui ont suivi une formation supplémentaire d’un an - les maîtres G encore appelés les rééducateurs, et les maîtres E qui reviennent sur les acquis de base. Les psychologues scolaires - troisième élément des Rased - sont, eux, épargnés par les suppressions de postes.

Martine, 51 ans, a été institutrice vingt ans en maternelle avant de devenir maître G dans le XIXe arrondissement de Paris. Elle intervient dans cinq écoles. A la veille des vacances de la Toussaint, les enseignants lui ont déjà signalé quarante enfants perdus dans leur classe, de la moyenne section de maternelle au CM2. La plupart du temps, ils sont issus de milieux défavorisés. «Ce sont eux qui vont le plus souffrir de notre disparition.»
Les enfants qu’elle prend en charge sont «agités, violents ou inhibés, raconte-t-elle. Certains ne supportent pas le regard de l’adulte, d’autres ne tiennent pas assis, d’autres encore n’ont aucune idée de ce qu’est l’école, ils ne savent pas ce qu’ils y font. Il y en a aussi qui sont transparents. Ils n’ont pas de désir, ils ont du chagrin, beaucoup de lassitude, du renoncement. Ils répètent : "Je ne sais pas faire, c’est trop dur."» Martine prend chacun d’eux trois quarts d’heure une fois par semaine et voit les parents, souvent démunis face à l’école : «Le but est que l’enfant puisse apprendre. Car il a des problèmes dans la tête qui l’en empêchent.» Nathalie, la mère d’Amandine, craint désormais la stigmatisation de sa fille. Elle habite dans un quartier cossu de Sceaux, dans la banlieue sud de Paris. Il y a peu d’enfants en difficulté dans l’école. Du coup, dès cette année on lui a proposé de mettre sa fille en soutien le mardi - «comme elle a déjà de l’orthophonie le soir, cela fait une journée très lourde», regrette Nathalie. Surtout, les autres élèves partent à 11 h 30 à la cantine : «Ma fille et les deux autres élèves en difficulté les regardent partir par la fenêtre. Ils vont ensuite manger alors que les autres enfants sont déjà en récréation.» Maître G à Nice, Céline Florentino, 39 ans, préside l’Aren 06 (Association des rééducateurs de l’éducation nationale des Alpes-Maritimes) raconte le stress aujourd’hui au sein de la profession où une pétition circule (Sauvonslesrased.org).

«C’est l’incertitude sur ce que nous allons devenir, explique-t-elle, on a entendu dire que pour garder notre statut et notre prime royale de 68 euros brut par mois, 60 euros net, il faudrait qu’on postule vers des postes particuliers : des classes difficiles dans les ZEP ou des classes réservées aux enfants handicapés, comme les Clis (classes d’intégration scolaire) dans le primaire. Tout le contraire de notre démarche : nous travaillons pour remettre l’enfant dans la classe.»


Vague.
Le ministre est resté dans le vague, parlant d’«installer ces maîtres dans des écoles où manifestement on a plus de besoins, pour qu’ils prennent une partie des classes qui ne vont pas bien». Beaucoup craignent le retour aux «classes d’adaptation» où l’on regroupait les enfants en difficulté. Selon certaines sources, les maîtres E et G seraient condamnés à disparaître d’ici trois ans. La formation, en tout cas, a déjà été suspendue.

dimanche 19 octobre 2008

Sécurité de l'emploi ...

Un peu d'humour décalé sur fond de "punk pour les nuls " ou encore de " rock indé-débile", ça peut faire du bien dans la morosité ambiante!

(si, da
ns la rubrique précédente, le commentaire de La Cigale , vous a échappé, je vous propose le clip en direct ...)




Je suis enseignante spécialisée, on supprime ma profession.
La belle affaire!

Je reste une privilégiée, j'ai toujours un emploi, qui plus est, enseignante en face d'une classe ... tout à fait dans mes cordes!


Par contre, tous ces enfants en rupture scolaire, avec lesquels je travaille encore pour quelques mois, que deviennent-ils?

Ne me faites pas rire avec les 2 heures hebdomadaires d'aide personnalisée ... Elles ne sont pas faites pour eux.

J'ai les zygomatiques bloqués à force de réagir aux bonnes blagues de notre ministre.
Parce qu'elles ne concernent pas que l'enseignement spécialisé ...
Il y en a pour les remplaçants (en classe les remplaçants, et des vacataires retraités ou étudiants pour pallier aux congés maternité ou autres), l'école maternelle sur la sellette aussi quoiqu'on en dise, le lycée avec un tronc commun sans histoire géographie entre autres...


vendredi 17 octobre 2008

RASED ? Qu'es-aco?





petit échange avec des adultes:
- ...
- C'est quoi ton boulot?

- Instit.
- Et t'as quoi comme classe?
- Je n'ai pas de classe, je circule sur plusieurs écoles ...
- Ah, tu es remplaçante?
- Non, je suis spécialisée, je ne trava
ille qu'avec des enfants en difficulté.
- Ah, oui, tu travailles à La Paillade !
- Non, dans les villages autour d'ici ... Je fais partie d'un RASED.
- ???
- ...


petit échange avec un groupe d'élèves en difficulté, en début d'année :

- ... Je suis une maîtresse, mais une maîtresse un peu spéciale ... Je ne reste pas toute la journée avec les mêmes enfants. Je vais dans plusieurs écoles, pour aider ceux qui ont du mal à travailler. J'essaye de les aider à faire des progrès ...

- Moi, j'aime pas travailler, c'est trop dur et c'est fatigant.
- Moi, j'aime bien l'école, surtout la cour.
- Moi, je suis encore petit, j'ai le temps pour apprendre.
- Moi j'arrive rien faire.
- Moi, je sais déjà tout.
... / ...


Aucun élève, quelle que soit son origine, n'est à l'abri de la difficulté à l'école. On commence généralement par des moyens ordinaires : on peut encourager l'élève, adapter son travail, l'inciter à l'effort, lui accorder des heures de soutien. Mais il arrive que ça ne suffise pas !
Depuis 1990, l'Education Nationale, a mis en place les R.A.S.E.D : Réseaux d'Aides Spécialisées aux Elèves en Difficulté. Tout élève, quelle que soit son école, peut bénéficier d'une aide adaptée.

Des enseignants spécialisés (Rééducateurs appelés aussi Maîtres G, Maîtres E ), accompagnés de Psychologues scolaires apportent des aides spécifiques sur le temps scolaire.

Ces actions concernent chaque année plusieurs centaines de milliers d'élèves et leur permettent de retrouver l'envie d'apprendre, le plaisir de réussir.

On pourra désormais écrire ces quelques lignes au passé:

le ministère de l'éducation nationale a prévu de supprimer 3000 postes d'enseignants spécialisés au sein des RASED dès la prochaine rentrée, et le restant pour 2010.

Cette décision porte préjudice à tous les élèves et à leurs familles, elle constitue une régression du service public.

Bien sûr, moi, je reste une privilégiée. Je suis enseignante et je ne serai pas au chômage ... juste "sédentarisée" dans une classe. Une façon habile de remplacer un départ à la retraite sans nouvelle embauche.

Mais qu'adviendra-t-il des élèves en difficulté avec qui je travaillais?

Petit calcul : je prends en charge 60 enfants (en moyenne) dans l'année, quand ne serait-ce que 10 d'entre eux sont remis sur les rails de la réussite, est ce que ça ne vaut pas le coup? Sachant que sur un plan national on peut multiplier ces 10 par 7000 (7000 enseignants spécialisés)?

Pour un peu plus d'infos, je vous propose un morceau choisi sur France Culture.

N'ayez pas peur, lancez la lecture, ça dure moins de 4 minutes.





Et je réponds à toutes les questions que vous poserez sur cette "mystérieuse" profession en voie de disparition.

Je vous invite à signer la pétition en ligne. (clic ici )


un article en ligne sur l'express (clic ici ) et des reportages à écouter sur France Info (ici)






jeudi 16 octobre 2008

RASED France Info - Chroniques

intéressant pour comprendre mieux ...
cliquez sur les différents boutons " lecture" sur la page France Info, (clic sur le titre)