vendredi 31 octobre 2008

témoignage

Un texte de Claudine Ourghanlian


La suppression des réseaux d’aides spécialisées est programmée : dans les 3 ans à venir, tous les maîtres E et G dispensant une aide aux élèves et aux enseignants en difficulté seront retournés en classe ordinaire ou se seront reconvertis dans une option préservée (celles du sensible collège et celles du handicap).

Ce sont 9000 enseignants qui ne sont pas “licenciés” mais sommés de revenir en arrière, eux qui avaient fait le choix de se spécialiser, c’est-à-dire de lâcher le connu, de se remettre en cause, de changer de repères pour s’investir.

Ils ne perdent pas leur emploi, mais ils perdent de fait leur “travail” auprès des élèves, auprès des enseignants et sur eux-mêmes. Leur “valeur” professionnelle est niée. Si leur indemnité devrait être maintenue (une misère) et si l’on prétend leur accorder un rôle de “personne-ressource”, le choix de mettre fin aux formations E et G montre bien qu’il ne s’agit pas d’une reconnaissance de valeur mais d’une aumône.

Ces enseignants sont de simples objets, entièrement soumis à la loi du marché et dont il est possible de se débarrasser sous prétexte qu’ils sont devenus encombrants dans une politique de restriction. C’est donc aussi leur statut de sujet qui est mis en cause, c’est dans leur subjectivité qu’ils sont attaqués. Ne doutons pas du coup porté à leur estime de soi et à leur investissement, de l’épuisement de leur capacité à recommencer, à trouver l’énergie nécessaire à l’élan. Je pense notamment à tous ceux qui sont actuellement en formation ou qui en sont depuis peu sortis.

Le fonctionnement et les dysfonctionnements des réseaux méritaient sans doute d’être questionnés, au regard des fonctionnements et dysfonctionnements des circonscriptions qui sont peu à avoir réellement intégré le RASED dans leur politique.

Mais a-t-on pris la mesure du rôle que ces réseaux jouaient à contenir les angoisses et les malaises des enseignants, les angoisses et les colères des parents ?

A-t-on une idée de leur énergie à mobiliser l’action et à stimuler la réflexion des équipes d’école en proie à la dépression ?

A-t-on pris la mesure du rôle de rouage, que jouaient ces enseignants spécialisés (les E notamment) et dont les IEN parfois abusaient, dans la compréhension et la mise en œuvre des nouveaux dispositifs (évaluations nationales, socle commun, PPRE, ...) ?

A-t-on suffisamment évalué le rôle qu’ils jouaient dans le dépistage des situations de handicap, leur rôle d’interpellation des équipes d’école, et de premier accompagnement de celles-ci comme des familles ?

A-t-on simplement essayé de cerner l’influence “à long terme” du rapport à l’école des élèves suivis par le réseau ?

J’ai la faiblesse de penser que le RASED, s’il n’a pas permis la réussite de tous les élèves accompagnés, a évité le décrochage scolaire précoce de bien d’entre eux, leur a permis d’engranger quelques expériences positives relatives à l’école, ce qui leur servira de base pour devenir de jeunes parents investissant l’école pour leurs enfants... mais peut-être suis-je naïve ?

Je vais prendre le risque du pronostic : la suppression des RASED devrait conduire à une augmentation des demandes de reconnaissance de handicap dans les champs des troubles du comportement (par la disparition des maîtres G alors que le secteur pédo-psychiatrique est très insuffisant et par l’augmentation des élèves qui se sentiront lâchés dans un monde scolaire “hors de leur portée”) et dans celui des troubles du langage (par la disparition des maîtres E qui contribuaient fortement à l’apprentissage du lire-écrire des élèves les plus fragiles). Ce sont les deux domaines qui voient déjà le plus fort taux de “dossiers” n’aboutissant pas à une reconnaissance de handicap et qui posent le plus de problèmes, d’encombrement et de conscience, aux MDPH. L’augmentation devrait également toucher les départs en SEGPA alors que l’on observait un ralentissement ces dernières années.

Et je n’ose même pas parler du climat dans les écoles... Comment peut-on vouloir cacher que, si les réseaux n’ont pas atteint tous les résultats escomptés, c’est d’abord et avant tout parce que les enseignants des classes se sentent démunis face à la difficulté et que l’on retombe toujours dans un système de renvoi de celle-ci vers le spécialiste au lieu d’avoir une co-responsabilité et une réelle co-élaboration ? Imagine-t-on vraiment qu’en supprimant ces “spécialistes” et en obligeant les enseignants des classes à répondre eux-mêmes aux besoins des élèves en difficulté, ils vont d’un coup se sentir “compétents” face à toute situation ?

En faisant ce pronostic, je n’ai pas le sentiment de jouer à l’oiseau de mauvais augure. Des oiseaux assez noirs se penchent ces derniers temps sur les jeunes années de nos enfants, de nos élèves qui ne sont, somme toute, que des gouffres financiers.

Mais que penser d’une nation qui ne parie pas sur sa jeunesse ? Que dire d’une République qui abandonne son école ?

Claudine Ourghanlian
Un texte de Claudine Ourghanlian
ancienne maîtresse E en RASED et CLIS TSL,
ancienne conseillère pédagogique ASH,
actuellement en reconversion D et de retour en classe : une prémonition face aux dérives ?


Découvrez Idir!



Action parisienne ...

Rassemblement à Paris, mardi 4 novembre ... dommage, rien de prévu en province .

Trois associations de défense d'enseignants spécialistes de la difficulté scolaire en primaire (Rased) et une intersyndicale appellent à un rassemblement mardi à Paris devant l'Assemblée nationale pour défendre ces postes dont 3.000 seront supprimés en 2009.

Mardi, les députés commencent l'examen du budget de l'enseignement scolaire pour 2009, qui prévoit 13.500 suppressions de postes, dont 3.000 de professeurs intervenant au sein des Réseaux d'aides spécialisées aux élèves en difficulté (Rased).

Au lieu d'intervenir auprès de petits groupes d'élèves, en plus du maître de la classe ordinaire, ces 3.000 enseignants (sur 15.000 au total si on inclut les psychologues scolaires) seront réaffectés, chacun, devant une classe entière.
Trois associations représentant les trois composantes de ces maîtres spécialisés, la Fnaren (rééducateurs, ou "maîtres G"), la Fname (psychopédagogues, ou "maîtres E") et l'Afpen (psychologues) organisent un rassemblement" mardi à partir de 9H30, ont annoncé plusieurs sources syndicales à l'AFP.
Appellent également les syndicats SNUipp-FSU (premier dans les écoles), Se-Unsa, Sgen-CFDT, Ferc-CGT, ont-ils précisé.

"Ce rassemblement va mettre en scène les 3.000 postes des Rased supprimés", écrit la CGT dans un communiqué, demandant "la révision du projet budgétaire".
Dans un communiqué distinct, le SE-Unsa fait savoir qu'il demande, localement, à ses membres d'envoyer une motion ou une lettre à leur député et sénateur.

Un appel demandant le maintien de ces postes avait recueilli un peu plus de 82.000 signatures jeudi.

La pétition

http://sauvons-lecole.over-blog.com

dimanche 26 octobre 2008

Relais d'informations

Evidemment, en ce moment je suis moins focalisée sur Canet que sur l'éducation nationale. Je trouve important de faire circuler l'information, pour que le plus de monde possible puisse savoir, comprendre ...
Donc, ici, un article paru sur le blog "Sauvons l'école"

Elèves en difficulté : les Rased craignent d’être rasés de la classe

In Libération
Xavier Darcos a annoncé la suppression de 3 000 postes de maîtres spécialisés
.
Trois fois par semaine, Amandine, 8 ans, en CE1, quitte sa classe et part travailler quarante-cinq minutes avec un instituteur spécialisé.
A la suite d’une naissance difficile, elle a des problèmes de mémoire. L’enseignant lui fait revoir, avec deux autres élèves, les apprentissages de base, à travers le jeu, le dessin ou simplement le dialogue.
Mais sa mère, Nathalie, est inquiète : «On m’a dit que, l’an prochain, cet instituteur ne serait sans doute plus là. Il faudra alors qu’elle s’inscrive à l’aide individualisée que les instituteurs normaux font désormais.
Dans son école, c’est deux fois par semaine de 11 h 30 à 12 h 30. Une catastrophe : Amandine sera bien trop fatiguée pour pouvoir progresser. En plus, elle aura faim.»
Dans le cadre du budget 2009, le ministre de l’Education Xavier Darcos a annoncé la suppression de 3 000 postes de maîtres spécialisés des Rased (Réseaux d’aides spécialisées aux enfants en difficultés).
Officiellement il s’agit d’«optimiser» les moyens, ces enseignants seraient trop dispersés : intervenant sur plusieurs écoles, ils perdent du temps dans les transports… On va donc les «sédentariser» dans des classes. Les élèves ne vont pas en souffrir, assure le ministère, puisque, depuis la suppression du samedi matin, les professeurs doivent dispenser deux heures de soutien par semaine aux enfants en difficultés.

Stigmatisation
. Faux, rétorquent les syndicats : il s’agit d’une formidable «régression dans le traitement de la difficulté scolaire», dans le seul but de faire des économies. Les enseignants classiques peuvent résoudre des problèmes ponctuels d’élèves bloqués sur un point. Mais ils ne peuvent remplacer les spécialistes des Rased qui ont suivi une formation supplémentaire d’un an - les maîtres G encore appelés les rééducateurs, et les maîtres E qui reviennent sur les acquis de base. Les psychologues scolaires - troisième élément des Rased - sont, eux, épargnés par les suppressions de postes.

Martine, 51 ans, a été institutrice vingt ans en maternelle avant de devenir maître G dans le XIXe arrondissement de Paris. Elle intervient dans cinq écoles. A la veille des vacances de la Toussaint, les enseignants lui ont déjà signalé quarante enfants perdus dans leur classe, de la moyenne section de maternelle au CM2. La plupart du temps, ils sont issus de milieux défavorisés. «Ce sont eux qui vont le plus souffrir de notre disparition.»
Les enfants qu’elle prend en charge sont «agités, violents ou inhibés, raconte-t-elle. Certains ne supportent pas le regard de l’adulte, d’autres ne tiennent pas assis, d’autres encore n’ont aucune idée de ce qu’est l’école, ils ne savent pas ce qu’ils y font. Il y en a aussi qui sont transparents. Ils n’ont pas de désir, ils ont du chagrin, beaucoup de lassitude, du renoncement. Ils répètent : "Je ne sais pas faire, c’est trop dur."» Martine prend chacun d’eux trois quarts d’heure une fois par semaine et voit les parents, souvent démunis face à l’école : «Le but est que l’enfant puisse apprendre. Car il a des problèmes dans la tête qui l’en empêchent.» Nathalie, la mère d’Amandine, craint désormais la stigmatisation de sa fille. Elle habite dans un quartier cossu de Sceaux, dans la banlieue sud de Paris. Il y a peu d’enfants en difficulté dans l’école. Du coup, dès cette année on lui a proposé de mettre sa fille en soutien le mardi - «comme elle a déjà de l’orthophonie le soir, cela fait une journée très lourde», regrette Nathalie. Surtout, les autres élèves partent à 11 h 30 à la cantine : «Ma fille et les deux autres élèves en difficulté les regardent partir par la fenêtre. Ils vont ensuite manger alors que les autres enfants sont déjà en récréation.» Maître G à Nice, Céline Florentino, 39 ans, préside l’Aren 06 (Association des rééducateurs de l’éducation nationale des Alpes-Maritimes) raconte le stress aujourd’hui au sein de la profession où une pétition circule (Sauvonslesrased.org).

«C’est l’incertitude sur ce que nous allons devenir, explique-t-elle, on a entendu dire que pour garder notre statut et notre prime royale de 68 euros brut par mois, 60 euros net, il faudrait qu’on postule vers des postes particuliers : des classes difficiles dans les ZEP ou des classes réservées aux enfants handicapés, comme les Clis (classes d’intégration scolaire) dans le primaire. Tout le contraire de notre démarche : nous travaillons pour remettre l’enfant dans la classe.»


Vague.
Le ministre est resté dans le vague, parlant d’«installer ces maîtres dans des écoles où manifestement on a plus de besoins, pour qu’ils prennent une partie des classes qui ne vont pas bien». Beaucoup craignent le retour aux «classes d’adaptation» où l’on regroupait les enfants en difficulté. Selon certaines sources, les maîtres E et G seraient condamnés à disparaître d’ici trois ans. La formation, en tout cas, a déjà été suspendue.

jeudi 23 octobre 2008

Petit conte, drôles de comptes et mauvais calculs

par Pierre Frackowiak (ancien instituteur, Inspecteur de l'Education Nationale à Douai )


Dame l’Education déprimait depuis quelques années. Les nuages s’accumulaient au-dessus de sa tête. 2002 avait été une très mauvaise année, la première d’une série au cours de laquelle son moral ne cessait de se dégrader.
D’aucuns, fort écoutés en haut lieu, lui répétaient qu’elle ne fabriquait que des crétins.
Un comte brièvement célèbre lui imposait de revenir à « roro lave la moto de polo » pour apprendre à lire aux petits enfants. Surtout pas l’auto ni paulo, car pour le comte, il faut d’abord construire les bases et o doit être maîtrisé avant d’aborder au et l’eau. On sait bien qu’il faut d’abord apprendre à être bête pour espérer devenir intelligent plus tard.

Un adjoint d’évêque (de Latran) réussissait à la convaincre en 2007 qu’elle n’avait fait que des bêtises depuis 30 ans, qu’elle coûtait trop cher, qu’elle produisait 15% d’élèves en difficulté en 6ème et qu’il fallait la réformer.

Considérant que tout avait donc lamentablement échoué depuis la fin de la fin de l’agonie de la mère de Dame l’Education, communément nommée « Ecole de Jules », les princes qui la gouvernent ont décrété qu’il fallait ressusciter l’ancêtre et prendre des mesures radicales.

On imposa de nouveaux programmes en reprenant simplement, mais pas purement, les vieux du siècle dernier. On les alourdit un peu, juste pour tenir compte de la réduction prévue du temps scolaire et de la suppression de la formation des maîtres. On répéta dans les étranges lucarnes habituées à jouer de la nostalgie que ces programmes étaient simples, de manière à obtenir 99, 67% d’opinions favorables dans les sondages d’opinions à la mode.

Tout cela ne pouvant suffire pour réformer durablement, on décida donc de lui arracher un bras.

« Dame l’Education, lui dit-on, ne vous inquiétez pas. Cela vous fera un peu mal. Mais après, cela ira mieux. Plus de RASED, plus de projets éducatifs locaux. On vous donnera des cachets pour apaiser la douleur : le soutien hors temps scolaire et des stages pendant les vacances qui coûteront bien moins cher que le bras et que la veste à deux manches. »

« Pas d’objection, s’il vous plaît. Cessez de dire que ces médicaments ne sont que placebo et anti douleurs mais qu’ils ne peuvent remplacer votre bras. C’est insupportable. Vous refusez les réformes. Vous n’êtes pas loyale. Vous êtes conservatrice. Regardez : même les chefs et les sous-chefs affirment qu’il faut bien accepter d’essayer, que l’on ne peut pas refuser, que les fonctionnaires doivent fonctionner. S’il le faut, on ajoutera des scrogneugneu et des jugulaires. Rompez ! »

C’est vrai que l’on n’avait jamais essayé. Personne n’y avait pensé.

Retenant difficilement ses larmes, Dame Education se dit tout bas : « J’ai mal. Et jamais je ne réussirai à faire avec un bras ce que je ne réussissais pas à faire avec deux ! »

Des chefs se livrèrent à quelques calculs. Soutenir l’ablation des bras pourrait leur rapporter la reconnaissance des puissants. Ils se mirent à parcourir les territoires pour battre leur coulpe : « Vous n’avez fait que des bêtises depuis 30 ans. Nous aussi d’ailleurs. Notre maître a trouvé les solutions : réduire les comptes de dépenses pour travailler mieux. » Ils se concertèrent pour déclarer qu’il fallait bien essayer « dans l’intérêt des enfants », que donner du soutien gratuit est à la fois noble et républicain, qu’ils brancheraient électrodes, prises USB, power point et statistiques pour faire comprendre que la douleur est nécessaire, que les efforts considérables qui avaient été réalisés, par exemple, en 1989/90, pour muscler les bras et les cerveaux n’avaient pas de sens…D’autres tentaient timidement de résister. Discrètement, loyauté oblige !

Mais ce petit conte, avec ses drôles de comptes et ses mauvais calculs, n’est-il pas un conte à dormir debout ?

Tout à fait, braves gens. D’ailleurs, on voit beaucoup de personnes endormies, debout. En scrutant un peu le paysage, on en aperçoit qui sont bien courbées et même couchées. Il est vrai que pour l’heure, on leur a laissé leurs bras pour porter leurs ordinateurs et leurs camemberts. Pour combien de temps ?

pétition en ligne ici





dimanche 19 octobre 2008

Sécurité de l'emploi ...

Un peu d'humour décalé sur fond de "punk pour les nuls " ou encore de " rock indé-débile", ça peut faire du bien dans la morosité ambiante!

(si, da
ns la rubrique précédente, le commentaire de La Cigale , vous a échappé, je vous propose le clip en direct ...)




Je suis enseignante spécialisée, on supprime ma profession.
La belle affaire!

Je reste une privilégiée, j'ai toujours un emploi, qui plus est, enseignante en face d'une classe ... tout à fait dans mes cordes!


Par contre, tous ces enfants en rupture scolaire, avec lesquels je travaille encore pour quelques mois, que deviennent-ils?

Ne me faites pas rire avec les 2 heures hebdomadaires d'aide personnalisée ... Elles ne sont pas faites pour eux.

J'ai les zygomatiques bloqués à force de réagir aux bonnes blagues de notre ministre.
Parce qu'elles ne concernent pas que l'enseignement spécialisé ...
Il y en a pour les remplaçants (en classe les remplaçants, et des vacataires retraités ou étudiants pour pallier aux congés maternité ou autres), l'école maternelle sur la sellette aussi quoiqu'on en dise, le lycée avec un tronc commun sans histoire géographie entre autres...


vendredi 17 octobre 2008

RASED ? Qu'es-aco?





petit échange avec des adultes:
- ...
- C'est quoi ton boulot?

- Instit.
- Et t'as quoi comme classe?
- Je n'ai pas de classe, je circule sur plusieurs écoles ...
- Ah, tu es remplaçante?
- Non, je suis spécialisée, je ne trava
ille qu'avec des enfants en difficulté.
- Ah, oui, tu travailles à La Paillade !
- Non, dans les villages autour d'ici ... Je fais partie d'un RASED.
- ???
- ...


petit échange avec un groupe d'élèves en difficulté, en début d'année :

- ... Je suis une maîtresse, mais une maîtresse un peu spéciale ... Je ne reste pas toute la journée avec les mêmes enfants. Je vais dans plusieurs écoles, pour aider ceux qui ont du mal à travailler. J'essaye de les aider à faire des progrès ...

- Moi, j'aime pas travailler, c'est trop dur et c'est fatigant.
- Moi, j'aime bien l'école, surtout la cour.
- Moi, je suis encore petit, j'ai le temps pour apprendre.
- Moi j'arrive rien faire.
- Moi, je sais déjà tout.
... / ...


Aucun élève, quelle que soit son origine, n'est à l'abri de la difficulté à l'école. On commence généralement par des moyens ordinaires : on peut encourager l'élève, adapter son travail, l'inciter à l'effort, lui accorder des heures de soutien. Mais il arrive que ça ne suffise pas !
Depuis 1990, l'Education Nationale, a mis en place les R.A.S.E.D : Réseaux d'Aides Spécialisées aux Elèves en Difficulté. Tout élève, quelle que soit son école, peut bénéficier d'une aide adaptée.

Des enseignants spécialisés (Rééducateurs appelés aussi Maîtres G, Maîtres E ), accompagnés de Psychologues scolaires apportent des aides spécifiques sur le temps scolaire.

Ces actions concernent chaque année plusieurs centaines de milliers d'élèves et leur permettent de retrouver l'envie d'apprendre, le plaisir de réussir.

On pourra désormais écrire ces quelques lignes au passé:

le ministère de l'éducation nationale a prévu de supprimer 3000 postes d'enseignants spécialisés au sein des RASED dès la prochaine rentrée, et le restant pour 2010.

Cette décision porte préjudice à tous les élèves et à leurs familles, elle constitue une régression du service public.

Bien sûr, moi, je reste une privilégiée. Je suis enseignante et je ne serai pas au chômage ... juste "sédentarisée" dans une classe. Une façon habile de remplacer un départ à la retraite sans nouvelle embauche.

Mais qu'adviendra-t-il des élèves en difficulté avec qui je travaillais?

Petit calcul : je prends en charge 60 enfants (en moyenne) dans l'année, quand ne serait-ce que 10 d'entre eux sont remis sur les rails de la réussite, est ce que ça ne vaut pas le coup? Sachant que sur un plan national on peut multiplier ces 10 par 7000 (7000 enseignants spécialisés)?

Pour un peu plus d'infos, je vous propose un morceau choisi sur France Culture.

N'ayez pas peur, lancez la lecture, ça dure moins de 4 minutes.





Et je réponds à toutes les questions que vous poserez sur cette "mystérieuse" profession en voie de disparition.

Je vous invite à signer la pétition en ligne. (clic ici )


un article en ligne sur l'express (clic ici ) et des reportages à écouter sur France Info (ici)






jeudi 16 octobre 2008

RASED France Info - Chroniques

intéressant pour comprendre mieux ...
cliquez sur les différents boutons " lecture" sur la page France Info, (clic sur le titre)


mercredi 1 octobre 2008

petite fable

Cathie, Lolita et autres inconnus, vous avez raison.

Il serait temps de mettre un petit quelque chose sur ces pages!
Une certaine morosité, c'est vrai, s'est installée ...
Ne pas se laisser submerger ...
Mais bon ... pas de nouvelles fracassantes, pas de scoop municipal ...


J'ai juste envie de vous faire découvrir une petite fable végétale qui pourrait être locale ...

J'emprunterai bien la morale à Jean de La Fontaine:
Patience et longueur de temps
Font plus que force ni que rage




Découvrez Les Wriggles!





Julie la p'tite olive
Rêvait de voyager
Mais elle était captive

D'un rameau d'olivier

Elle tannait ses copines à longueur de journée

Avec les Philippines et Saint-Germain-des-Prés

C'est bon Julie, arrête de nous les briser
Tu sais bien que notre vie finira dans un panier
On est né pour faire de l'huile d'olive
C'est comme ça c'est la nature
Et c'est très bon avec les endives

Julie la p'tite olive l'entendait pas de cette oreille
Comme elle avait la verve vive elle prit à partie le soleil :

"Vous Monsieur vous tournez près de vingt-quatre heures par jour
Le monde vous le connaissez vous en avez déjà fait l'tour
Moi je suis prisonnière de cette grosse branche en bois

Dites-moi donc c'qu'il s'passe sur terre

Oh oui siouplaît racontez-moi..."

C'est bon Julie arrête de les lui briser
Tu sais bien que notre vie finira dans un saladier
On est nées pour faire copines avec les endives
Le soleil lui y s'en tape y connaît rien à l'huile d'olive !


Mais l'astre du jour par sa requête fut ému
Et lui dit rayonnant d'amour : "Je vais commencer au début"

Au bout d'une dizaine de mois

Il finissait le préambule

Le big bang et tous ces trucs-là

La naissance d'une première cellule

Et Julie l'écoutait passionnée attentive

Ouvrant grand ses oreilles pour n'en point perdre un mot
Mais hélas la vendange tardive des olives
Coupa leur entretien avec tout le rameau

Cette fois Julie c'est terminé

Allez monte dans le camion qui nous emmène chez Puget
T'étais née pour faire de l'huile d'olive
Maintenant tu fermes ta gueule et tu dis bonjour aux endives!

Mais Julie ignorait que le soleil ce gros bavard
De lumière l'avait gavée pendant qu'il contait ses histoires

Et arrivée au pressoir

Le propriétaire agricole eut besoin d'une chaise pour s'asseoir

Et s'écria :

"Oh la bestiole !
Crénom de nom
C'qu'boudiou j'hallucinions
Par les balloches du cornu
J'ai dû abuser du litron
Cette olive on dirait
Qu'c'est la couille de Godzilla
Va m'en falloir des endives
Pour me contenter c'te bête là" !

Et Julie que la joie inonde

Grâce au miracle de la nature
S'est tapée quatre tours du monde

Dans les salons d'l'agriculture

Dans les salons d'l'agriculture.