dimanche 26 octobre 2008

Relais d'informations

Evidemment, en ce moment je suis moins focalisée sur Canet que sur l'éducation nationale. Je trouve important de faire circuler l'information, pour que le plus de monde possible puisse savoir, comprendre ...
Donc, ici, un article paru sur le blog "Sauvons l'école"

Elèves en difficulté : les Rased craignent d’être rasés de la classe

In Libération
Xavier Darcos a annoncé la suppression de 3 000 postes de maîtres spécialisés
.
Trois fois par semaine, Amandine, 8 ans, en CE1, quitte sa classe et part travailler quarante-cinq minutes avec un instituteur spécialisé.
A la suite d’une naissance difficile, elle a des problèmes de mémoire. L’enseignant lui fait revoir, avec deux autres élèves, les apprentissages de base, à travers le jeu, le dessin ou simplement le dialogue.
Mais sa mère, Nathalie, est inquiète : «On m’a dit que, l’an prochain, cet instituteur ne serait sans doute plus là. Il faudra alors qu’elle s’inscrive à l’aide individualisée que les instituteurs normaux font désormais.
Dans son école, c’est deux fois par semaine de 11 h 30 à 12 h 30. Une catastrophe : Amandine sera bien trop fatiguée pour pouvoir progresser. En plus, elle aura faim.»
Dans le cadre du budget 2009, le ministre de l’Education Xavier Darcos a annoncé la suppression de 3 000 postes de maîtres spécialisés des Rased (Réseaux d’aides spécialisées aux enfants en difficultés).
Officiellement il s’agit d’«optimiser» les moyens, ces enseignants seraient trop dispersés : intervenant sur plusieurs écoles, ils perdent du temps dans les transports… On va donc les «sédentariser» dans des classes. Les élèves ne vont pas en souffrir, assure le ministère, puisque, depuis la suppression du samedi matin, les professeurs doivent dispenser deux heures de soutien par semaine aux enfants en difficultés.

Stigmatisation
. Faux, rétorquent les syndicats : il s’agit d’une formidable «régression dans le traitement de la difficulté scolaire», dans le seul but de faire des économies. Les enseignants classiques peuvent résoudre des problèmes ponctuels d’élèves bloqués sur un point. Mais ils ne peuvent remplacer les spécialistes des Rased qui ont suivi une formation supplémentaire d’un an - les maîtres G encore appelés les rééducateurs, et les maîtres E qui reviennent sur les acquis de base. Les psychologues scolaires - troisième élément des Rased - sont, eux, épargnés par les suppressions de postes.

Martine, 51 ans, a été institutrice vingt ans en maternelle avant de devenir maître G dans le XIXe arrondissement de Paris. Elle intervient dans cinq écoles. A la veille des vacances de la Toussaint, les enseignants lui ont déjà signalé quarante enfants perdus dans leur classe, de la moyenne section de maternelle au CM2. La plupart du temps, ils sont issus de milieux défavorisés. «Ce sont eux qui vont le plus souffrir de notre disparition.»
Les enfants qu’elle prend en charge sont «agités, violents ou inhibés, raconte-t-elle. Certains ne supportent pas le regard de l’adulte, d’autres ne tiennent pas assis, d’autres encore n’ont aucune idée de ce qu’est l’école, ils ne savent pas ce qu’ils y font. Il y en a aussi qui sont transparents. Ils n’ont pas de désir, ils ont du chagrin, beaucoup de lassitude, du renoncement. Ils répètent : "Je ne sais pas faire, c’est trop dur."» Martine prend chacun d’eux trois quarts d’heure une fois par semaine et voit les parents, souvent démunis face à l’école : «Le but est que l’enfant puisse apprendre. Car il a des problèmes dans la tête qui l’en empêchent.» Nathalie, la mère d’Amandine, craint désormais la stigmatisation de sa fille. Elle habite dans un quartier cossu de Sceaux, dans la banlieue sud de Paris. Il y a peu d’enfants en difficulté dans l’école. Du coup, dès cette année on lui a proposé de mettre sa fille en soutien le mardi - «comme elle a déjà de l’orthophonie le soir, cela fait une journée très lourde», regrette Nathalie. Surtout, les autres élèves partent à 11 h 30 à la cantine : «Ma fille et les deux autres élèves en difficulté les regardent partir par la fenêtre. Ils vont ensuite manger alors que les autres enfants sont déjà en récréation.» Maître G à Nice, Céline Florentino, 39 ans, préside l’Aren 06 (Association des rééducateurs de l’éducation nationale des Alpes-Maritimes) raconte le stress aujourd’hui au sein de la profession où une pétition circule (Sauvonslesrased.org).

«C’est l’incertitude sur ce que nous allons devenir, explique-t-elle, on a entendu dire que pour garder notre statut et notre prime royale de 68 euros brut par mois, 60 euros net, il faudrait qu’on postule vers des postes particuliers : des classes difficiles dans les ZEP ou des classes réservées aux enfants handicapés, comme les Clis (classes d’intégration scolaire) dans le primaire. Tout le contraire de notre démarche : nous travaillons pour remettre l’enfant dans la classe.»


Vague.
Le ministre est resté dans le vague, parlant d’«installer ces maîtres dans des écoles où manifestement on a plus de besoins, pour qu’ils prennent une partie des classes qui ne vont pas bien». Beaucoup craignent le retour aux «classes d’adaptation» où l’on regroupait les enfants en difficulté. Selon certaines sources, les maîtres E et G seraient condamnés à disparaître d’ici trois ans. La formation, en tout cas, a déjà été suspendue.

7 commentaires:

La cigale roumégaïre a dit…

Canet n'est pas non plus le centre du monde et si le monde bouge autant que ça se sache alors bonne initiative de ta part Tulipe que de nous donner toutes ces info!
De plus, n'importe quel khalife de n'importe quel khalifat, s'il est un peu avisé doit se rendre compte que peu à peu nous glissons vers un transfert des charges de l'état vers les municipalités car les écoles sont prises en charge par les municipalités.
Un exemple précis: l'envoi du courrier par mail, le papier n'est plus à la charge de l'état mais de la municipalité...
Certain maires ont choisi de signifier aux enseignants qu'ils seraient désormais limités en papier, d'autres ont préféré faire remonter leurs doléances...
Où croyez-vous que se situe notre khalife,
Et bien tu vois, Tulipe il est très facile de trouver des liens...LOL (après tout il faut bien rire un peu)

Katchina a dit…

L'actualité du Khalifat de Khanay n'est guère passionnante depuis quelque temps. Aux dernières nouvelles, le Khalife fait poser quelques tuyaux neufs sous les voies de la future "Porte du Salagou".

Anonyme a dit…

Je ne sais pas trop me servir d'internet mais j'aime ce que vous faites et soyez en remerciée!!!Merci
Bisoudamour.

Anonyme a dit…

Tulipe, tu rectifies si je me trompe.

En plus du RASED et grâce à lui, les familles peuvent bénéficier d'aides extérieures. En effet, dans l’intérêt de l’enfant, les membres de l’équipe éducative peuvent être amenés à conseiller à la famille d’autres types d’aides spécialisées ( orthophonie, psychomotricité, aide psychologique…).

Ces aides ne peuvent être mises en place au sein de l’école. Elles sont donc l’affaire de praticiens privés et ne sont effectives qu’avec l’accord et la coopération de la famille de l’enfant.

Sur demande du RASED et avec l'autorisation de la famille, une psychologue conventionnée avec l'établissement régional, peut être amenée à effectuer des bilans à l'école et sur le temps scolaire.

Si les RASED disparaissent, les familles en difficulté ne sauront plus à quelle porte frapper et leurs difficultés ne feront que croître !

Tulipe a dit…

A Bisoudamour, merci pour l'encouragement.

Tulipe a dit…

Effectivement, Michèle tu as raison.
Le psychologue qui intervient à l'école maternelle ou élémentaire est un psychologue scolaire.

On peut dire aussi que les parents d'enfants en difficulté peuvent s'adresser directement à l'enseignant. C'est vrai.

Sauf que, les problèmes pointés sur l'enfant amènent parfois des relations parents / enseignants difficiles et le Rased sert aussi de médiateur.

Sauf que c'est souvent avec des regards croisés sur les enfants (enseignant + enseignant spécialisé) qu'on va pouvoir avancer, proposer telle ou telle aide extérieure.

Anonyme a dit…

Il faut savoir aussi, qu'il est toujours difficile de toucher à l'enseignement surtout lorsqu'on parle de supprimer des postes et d'un autre coté on balance des milliards pour les banques!